Petite histoire des bouquinistes

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Bordant les quais des deux rives de la Seine, les bouquinistes sont indissociables de Paris. Vieille company née il y a 400 ans, elle fut à de nombreuses reprises menacée d’interdiction, voire de disparition, entretenant avec le pouvoir en place, et ce quelle que soit l’époque, un lien ambigu. Une histoire (d’amour ?) qui n’est pourtant pas prête de s’arrêter, tant Paris et les bouquinistes ne font qu’un. 

Aux origines des bouquinistes

Au début du 17e siècle nait le Pont-Neuf. Un pont extraordinaire, qui sera pendant des siècles le coeur battant de la capitale. Des commerçants en tout style s’y installent. Si certains ont le droit de s’établir sur des tréteaux ou à même le sol, d’autres ont l’interdiction de rester immobiles. De nombreux vendeurs ambulants proposent alors leurs marchandises dans des petites boîtes portées « à col ».

Parmi ces colporteurs et autres estaleurs figurent des vendeurs de livres. Leurs pamphlets ou libelles vendus sans le contrôle du pouvoir connaissent un grand succès, qui ira croissant au temps du siècle des Lumières et de l’encyclopédie. Ce qui ne plait guère aux principaux intéressés, rejoints par les libraires de la capitale qui n’apprécient que très modérément cette nouvelle concurrence… Quant à la marchandise, lourde et contraignante, elle doit être enlevée tous les soirs de la voie publique. Autant d’éléments supply d’un combat qui durera plusieurs siècles.

Une première ordonnance, en 1649, interdit les étalages de livres aux abords du Pont-Neuf. Une autre, en 1721, les menace de prison. Mais rien n’y fait. Les vendeurs ambulants profitent des nouveaux quais construits en bordure de Seine jusqu’à la Révolution, emménageant systématiquement à un nouvel endroit. Automotive si le pouvoir, et les libraires, veulent voir disparaitre les bouquinistes, le public, lui, les chérit.

L’installation sur les quais de Seine

Le terme « bouquiniste » désigne depuis 1752 les marchands installés sur les quais parisiens. Un mot dérivé du flamand « boekin », ou « petit livre », qui fait son apparition sous la forme « bouquin » vers la fin du 16e siècle. Situés uniquement à leurs débuts sur la rive gauche de Paris, ils investissent peu à peu les deux rives de la Seine, et sont environ 300 lorsqu’éclate la Révolution française.

Le début du 19e siècle est une période d’entente cordiale entre les différentes parties. Le métier, réglementé par le pouvoir, se professionnalise. Mais un grand projet de transformation de la capitale va à nouveau les menacer. Dans sa mission d’embellissement et d’assainissement de la ville, et adorateur obsessionnel des perspectives, le baron Haussmann souhaite expulser les bouquinistes, notamment pour rendre aux quais la pureté de leurs lignes. C’était oublier que, si un parisien accepterait un quai sans l’ombre des arbres, il ne le souhaiterait en aucun cas sans bouquinistes !

Le projet Haussmannien fut abandonné, et le pittoresque familier de cette vaste libraire en plein vent sauvegardé. Un décret du 10 octobre 1859 maintient les bouquinistes, qui ont depuis 1891 l’autorisation de laisser sur les parapets leur marchandise dans des caissons scellés.

Maintes fois copiés, jamais égalés, de nombreux projets de bouquinistes ont émergé dans des villes du monde entier. Aucun n’a jamais eu la pérennité des quais de Seine de Paris. La seule selected que l’histoire est incapable d’expliquer…

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