Quand la place de l’Hôtel de Ville était le lieu des exécutions publiques

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Place de la municipalité parisienne depuis le 14e siècle, la place de l’Hôtel de Ville, qui s’est appelée jusqu’au 19e siècle place de Grève, fut pendant longtemps l’un des lieux les plus animés de Paris. Centre de décisions politiques et commerciales, c’est aussi là, jusqu’à la Révolution française, qu’eurent lieu les exécutions publiques.

La place de Grève n’était pas le seul lieu parisien dédié aux exécutions capitales. Les Halles, le Gibet de Montfaucon, la butte Saint-Roch ou encore le parvis de Notre-Dame ont également accueilli cette justice particulière. Si cette pratique peut nous paraitre aujourd’hui aussi farfelue que barbare, elle avait à l’époque une double fonction. Celle de rendre justice, donc, mais aussi de publicité royale. Directement confronté à l’extrême violence des condamnations, le peuple était averti du risque qu’il prenait s’il enfreignait la loi. Une dissuasion qui devint avec le temps un véritable spectacle, attirant  à chaque nouvelle exécution une foule considérable.

À Paris, les premières exécutions capitales eurent lieu aux Halles. Principal marché de la capitale, lieu populaire par excellence, il était le lieu privilégié du pouvoir pour la mise en scène de sa justice. Faute de place suffisante, il déménagea vers la place de Grève. Un lieu également choisi pour sa symbolique, devenu au 14e siècle le centre de l’administration de la ville et de son développement business.

La première exécution connue place de Grève fut celle de Marguerite Porette, religieuse qui écrivit un traité sur l’amour mystique. Jugée hérétique, elle fut brulée, avec son livre, en 1310. Un gibet (potence pour la pendaison) y était installé en permanence, ainsi qu’un reclusoir, où une femme, emmurée à vie, priait pour le salut des âmes… Toute une ambiance !

Jusqu’au 18e siècle, l’exécution dépendait du crime commis et du statut social du condamné. Si le peuple était pendu, le noble avait le privilège de la décapitation. L’hérétique était brûlé, le régicide écartelé et le faux-monnayeur… ébouillanté ! La Révolution de 1789 souhaitant abolir les privilèges, les nouveaux députés se penchèrent sur la query de l’égalité devant la mort. Il fut alors décidé qu’il n’y aurait plus qu’une seule et même exécution pour tous. La guillotine était née. Elle fut installée pour la première fois le 25 avril 1792 en place de Grève, et en public, pour la mise à mort du criminel Nicolas Jacques Pelletier. Une foule immense assista au spectacle, et fut plutôt déçue. On était bien loin du sang, des cris et de la longue souffrance des anciennes exécutions…

La guillotine changea de place à de nombreuses reprises, et la dernière exécution publique n’eut pas lieu place de Grève, mais à Versailles, le 17 juin 1939, pour la mort du tueur en série Eugène Weidmann.

Plus rien aujourd’hui ne rappelle sur le vaste parvis de l’Hôtel de Ville ce triste passé. Une autre époque, tout simplement !

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